CBD et permis de conduire : que dit le test urinaire ?

Imaginez : environ 3 millions de Français consomment du CBD régulièrement. Parmi eux, un pourcentage significatif prend le volant quotidiennement. La question de la compatibilité entre la consommation de CBD et la sécurité routière, et son impact sur le permis de conduire, soulève des inquiétudes légitimes, particulièrement en ce qui concerne les tests de dépistage de stupéfiants effectués lors des contrôles routiers. La complexité de la situation réside dans la distinction cruciale entre le CBD et le THC, deux cannabinoïdes présents dans le cannabis, mais avec des effets et des statuts légaux fondamentalement différents. Comprendre le lien entre le CBD, les tests urinaires et le permis de conduire est devenu une nécessité.

Le principal sujet est le THC et ses métabolites. Nous explorerons ce qui est réellement détecté dans un test urinaire, les méthodes d’analyse utilisées par les forces de l’ordre, les conséquences potentielles pour votre permis de conduire en cas de test positif, et les mesures proactives que vous pouvez prendre pour vous protéger légalement et éviter les sanctions. L’objectif est de vous fournir une information précise, à jour et compréhensible pour naviguer au mieux dans cette zone grise légale, en mettant l’accent sur le lien entre le CBD, le THC et les tests urinaires.

Qu’est-ce que le CBD et comment affecte-t-il le test urinaire ?

Le CBD, ou Cannabidiol, est un composé chimique non psychoactif naturellement présent dans le chanvre ( Cannabis sativa L. ). Contrairement au THC (tétrahydrocannabinol), le principal composant psychoactif du cannabis, le CBD ne provoque pas d’effets euphorisants ou d’altération de l’état de conscience. La culture du chanvre et la commercialisation de produits contenant du CBD sont autorisées en France et dans l’Union Européenne, sous certaines conditions strictes. La législation française encadre notamment le taux de THC autorisé dans les produits finis, qui ne doit pas dépasser 0,3%. Le CBD en lui-même n’est pas recherché dans les tests urinaires standards, mais sa relation indirecte avec le THC est cruciale pour la sécurité routière.

La distinction fondamentale entre le CBD et le THC réside dans leurs interactions avec le système endocannabinoïde. Le THC agit principalement sur les récepteurs CB1 du cerveau, ce qui provoque des effets psychoactifs tels que l’euphorie, la relaxation et une perception sensorielle altérée. En revanche, le CBD a une affinité très faible pour ces récepteurs et ne produit donc pas d’effets psychotropes directs. Cette différence est cruciale pour comprendre les enjeux liés à la conduite automobile, car seul le THC est ciblé par les tests de dépistage en raison de ses effets altérants.

Différence fondamentale entre le CBD vs THC et l’impact sur les tests

Il est crucial de bien comprendre la distinction légale et chimique entre ces deux molécules, car elle impacte directement les résultats des tests urinaires et les conséquences pour le permis de conduire. Le THC, ou tétrahydrocannabinol, est l’isomère responsable des effets psychotropes fortement associés au cannabis récréatif. Il est classé comme stupéfiant en France et sa consommation, au-delà du seuil légal (qui est de 0 ng/mL dans le sang lors de la conduite), est illégale et sévèrement punie. Le CBD, en revanche, est légal car dépourvu de tels effets altérant la vigilance. Pourtant, cette distinction, bien que claire sur le papier, se complexifie dans la pratique, notamment en raison de la composition variable des produits CBD disponibles sur le marché.

Les produits à base de CBD disponibles sur le marché français se présentent sous de nombreuses formes galéniques. On trouve couramment des huiles de CBD, des fleurs séchées (à infuser ou vaporiser), des gélules et capsules, des crèmes topiques pour application cutanée, des e-liquides pour cigarettes électroniques (vapotage), et même des denrées alimentaires enrichies en CBD. Chaque forme de produit peut présenter des concentrations variables en CBD (exprimée en mg ou en pourcentage) et, potentiellement, en THC. La législation française et européenne exige que les produits CBD commercialisés légalement contiennent moins de 0,3% de THC (sur la masse sèche), mais il est impératif de noter que même ces faibles traces résiduelles peuvent avoir des conséquences détectables, comme nous l’examinerons plus en détail.

Les différentes formes de CBD et leur teneur en THC

Le marché dynamique du CBD offre une large gamme de produits diversifiés, chacun avec ses spécificités intrinsèques, ses avantages perçus et ses modes d’administration distincts. Voici quelques exemples des formes de produits à base de CBD les plus couramment rencontrées par les consommateurs :

  • Huiles de CBD Full Spectrum (spectre complet) : Généralement administrées par voie sublinguale (quelques gouttes sous la langue), elles offrent une absorption relativement rapide grâce à la vascularisation de la muqueuse buccale. Elles contiennent l’ensemble des cannabinoïdes présents dans le chanvre, y compris le THC (dans les limites légales).
  • Huiles de CBD Broad Spectrum (spectre large) : Similaires aux huiles Full Spectrum, mais le THC a été retiré après l’extraction.
  • Huiles de CBD à base d’isolat : Le CBD est isolé des autres composés.
  • Fleurs de CBD : Ressemblant visuellement aux fleurs de cannabis traditionnelles, elles peuvent être infusées dans de l’eau chaude, vaporisées à l’aide d’un vaporisateur spécifique, ou utilisées pour la préparation de tisanes.
  • Gélules de CBD : Elles offrent un dosage précis et une administration discrète, mais l’absorption digestive est plus lente que par voie sublinguale.
  • Crèmes et baumes de CBD à usage topique : Appliqués localement sur la peau, ils sont destinés à soulager les douleurs musculaires, les inflammations articulaires, ou les affections cutanées mineures.

Il est donc impératif de choisir des produits de la plus haute qualité possible, provenant de fabricants transparents qui fournissent des certificats d’analyse de laboratoire indépendants et des informations complètes sur la composition exacte de leurs produits (teneur en CBD, teneur en THC, absence de contaminants). Ce choix est déterminant pour minimiser les risques de positivité lors d’un test urinaire.

Les motivations qui incitent les individus à consommer régulièrement du CBD sont extrêmement variées et personnelles. Un certain nombre d’utilisateurs rapportent une utilisation pour favoriser la relaxation, contribuer à la réduction du stress et de l’anxiété, ou améliorer la qualité du sommeil. D’autres consommateurs utilisent le CBD pour soulager des douleurs chroniques (douleurs neuropathiques, douleurs articulaires), atténuer les inflammations, ou gérer les symptômes de certaines conditions médicales. Bien que certaines études scientifiques préliminaires suggèrent des effets potentiels du CBD sur l’anxiété, l’inflammation, la douleur chronique et certains troubles du sommeil, il est important de souligner avec insistance que ces effets bénéfiques potentiels ne sont pas encore pleinement validés par des recherches cliniques rigoureuses et à grande échelle. Par conséquent, le CBD ne peut pas être considéré comme un médicament miracle universel, et il est absolument primordial de consulter un médecin qualifié avant d’utiliser le CBD à des fins thérapeutiques spécifiques, particulièrement si vous prenez déjà d’autres médicaments prescrits.

Pourquoi les français consomment-ils des produits à base de CBD ?

Bien que le CBD ne soit pas une panacée universelle, il est activement consommé par des millions de personnes à travers le monde, et notamment en France, pour une multitude de raisons subjectives et objectives. Parmi les motivations les plus fréquemment rapportées, on observe :

  • La recherche d’un effet relaxant et apaisant, perçu comme une aide précieuse pour mieux gérer le stress psychologique et les tensions émotionnelles de la vie quotidienne.
  • Le soulagement des douleurs chroniques persistantes, qu’elles soient d’origine musculaire (contractures, courbatures), articulaire (arthrose, arthrite), ou nerveuse (névralgies).
  • L’amélioration de la qualité du sommeil, en facilitant l’endormissement, en réduisant les réveils nocturnes, et en contribuant à un sommeil plus profond et réparateur.

Cependant, il est crucial de réitérer avec force que les effets subjectifs du CBD peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre, en fonction de facteurs individuels tels que le métabolisme, la sensibilité aux cannabinoïdes, et la dose consommée. Il est donc essentiel de faire preuve de prudence, de commencer par de faibles doses, et de consulter un professionnel de la santé qualifié avant de commencer à consommer régulièrement des produits à base de CBD, surtout si vous suivez déjà un traitement médical ou si vous présentez des problèmes de santé préexistants. Un professionnel de la santé peut évaluer les interactions médicamenteuses potentielles et fournir des conseils personnalisés.

Tests urinaires : comment ça marche et que recherchent-ils vraiment ?

Les tests urinaires sont des outils de dépistage fréquemment utilisés pour détecter la présence de substances illicites, de médicaments, ou de leurs métabolites dans l’organisme. Ces tests sont couramment employés lors des contrôles routiers effectués par les forces de l’ordre, ainsi que dans le cadre de procédures médicales, de programmes de surveillance en milieu professionnel, ou d’enquêtes judiciaires. Ces tests reposent sur le principe de la détection indirecte, c’est-à-dire la recherche de métabolites spécifiques. Un métabolite est une substance chimique produite par l’organisme à la suite de la transformation métabolique d’une drogue ou d’un médicament. Ces métabolites, solubles dans l’eau, sont ensuite excrétés par les reins dans l’urine, où ils peuvent être détectés et quantifiés à l’aide de techniques d’analyse de laboratoire sophistiquées.

Il est absolument essentiel de comprendre que les tests urinaires standard utilisés lors des contrôles routiers **ne détectent pas directement la présence de CBD (cannabidiol) en tant que tel**. En réalité, ces tests sont spécifiquement conçus pour rechercher le **THC-COOH**, un métabolite inactif du THC (tétrahydrocannabinol). Le THC-COOH est produit par le foie après la consommation de THC. Cela signifie que si vous consommez exclusivement du CBD pur (isolat de CBD) et que vous vous assurez de l’absence totale de traces de THC dans vos produits (certificat d’analyse à l’appui), vous ne devriez pas être testé positif lors d’un test urinaire standard effectué par les forces de l’ordre. Cependant, la réalité est souvent beaucoup plus complexe et nuancée, car de nombreux produits à base de CBD contiennent des traces résiduelles de THC, même si ces concentrations sont conformes aux limites légales autorisées (moins de 0,3% en France). Ces traces de THC peuvent s’accumuler dans l’organisme et entraîner une positivité au test, comme nous allons l’expliquer plus en détail dans les sections suivantes.

Ce que le test urinaire recherche concrètement : le THC-COOH, pas le CBD

Contrairement à une idée reçue largement répandue, les tests urinaires pratiqués lors des contrôles routiers ne sont pas conçus pour détecter la présence de CBD dans l’organisme. Ils sont spécifiquement calibrés pour identifier la présence du THC-COOH, un métabolite inactif du THC (tétrahydrocannabinol), la principale substance psychoactive présente dans le cannabis illégal. En résumé, le processus métabolique est le suivant : le corps humain transforme le THC en THC-COOH, qui est ensuite éliminé par voie urinaire. C’est donc la présence de ce métabolite spécifique, le THC-COOH, qui est activement recherchée et mesurée lors des tests urinaires.

La sensibilité et la spécificité des tests urinaires pour la détection du THC-COOH sont des paramètres analytiques extrêmement importants à prendre en considération pour interpréter correctement les résultats. La sensibilité d’un test fait référence à sa capacité à détecter de très faibles concentrations de la substance cible (THC-COOH) dans l’urine. Un test très sensible sera capable de détecter même des traces infimes de THC-COOH, ce qui peut être problématique pour les consommateurs de CBD légal qui présentent de faibles niveaux résiduels de THC. La spécificité, quant à elle, se rapporte à la capacité du test à identifier uniquement et exclusivement le THC-COOH, sans être perturbé ou faussé par la présence d’autres substances chimiques, de médicaments, ou de composés alimentaires dans l’urine. Bien que les tests urinaires modernes soient généralement considérés comme fiables et précis, il existe toujours une faible probabilité de faux positifs (un résultat positif erroné en l’absence de consommation de THC) ou de faux négatifs (un résultat négatif erroné malgré la consommation de THC). Certains médicaments en vente libre ou sur ordonnance, ainsi que certains aliments ou compléments alimentaires, peuvent potentiellement interférer avec le test et conduire à un résultat positif fallacieux. Il est donc essentiel de signaler tout traitement médical en cours aux forces de l’ordre lors d’un contrôle routier, et de fournir si possible une ordonnance médicale ou un justificatif de traitement.

Sensibilité et spécificité : comment interpréter les résultats du test ?

Les tests urinaires utilisés pour détecter la présence de THC-COOH sont généralement considérés comme des outils fiables et efficaces, mais ils ne sont pas pour autant exempts de limitations et de sources d’erreurs potentielles. Plusieurs facteurs peuvent influencer de manière significative la précision et la fiabilité des résultats :

  • La qualité intrinsèque du test utilisé : Il existe différents types de tests urinaires sur le marché, certains étant plus sensibles et spécifiques que d’autres. Les tests immunochimiques sont souvent utilisés pour le dépistage initial, mais ils peuvent être moins précis que les techniques de confirmation plus sophistiquées, telles que la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS) ou la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS).
  • La présence d’autres substances chimiques dans l’urine : Certains médicaments, qu’ils soient prescrits par un médecin ou disponibles en vente libre, ainsi que certains aliments ou compléments alimentaires, peuvent potentiellement interférer avec les réactions chimiques du test et entraîner un résultat faussement positif.
  • L’état de santé général de la personne testée : Des problèmes rénaux (insuffisance rénale) ou hépatiques (maladies du foie) peuvent affecter la capacité du corps à métaboliser et à éliminer le THC-COOH, ce qui peut influencer la concentration de ce métabolite dans l’urine et donc fausser l’interprétation des résultats.

En conclusion, il est absolument indispensable de prendre en compte l’ensemble de ces facteurs potentiels lors de l’interprétation des résultats d’un test urinaire, et de ne pas tirer de conclusions hâtives sans avoir examiné attentivement le contexte clinique et les informations médicales disponibles.

Le seuil de détection légal du THC-COOH dans les tests urinaires en France est généralement fixé à 1 nanogramme par millilitre (1 ng/mL). Ce seuil, bien que paraissant infime, revêt une importance capitale sur le plan légal. Il signifie que si la concentration de THC-COOH détectée dans votre échantillon d’urine dépasse ce seuil de 1 ng/mL, vous serez automatiquement considéré comme positif au THC, même si vous affirmez n’avoir consommé que des produits à base de CBD légal. Il est crucial de comprendre que le simple dépassement de ce seuil, même de quelques fractions de nanogramme, constitue une infraction formelle au Code de la route français et peut entraîner des sanctions pénales sévères, indépendamment de votre état de conscience ou de votre capacité réelle à conduire en toute sécurité.

Le seuil fatidique : 1 ng/ml de THC-COOH et ses conséquences

La limite légale autorisée pour la concentration de THC-COOH dans les urines des conducteurs est un point central de la législation française. Cette limite est extrêmement basse, fixée à seulement 1 ng/mL (nanogramme par millilitre), ce qui souligne la sévérité de la loi en matière de conduite sous l’influence de stupéfiants. Dépasser cette limite, même d’une infime fraction de nanogramme, est considéré comme une infraction caractérisée. Il est primordial de prendre conscience de la sensibilité de ces tests et de la rapidité avec laquelle une personne ayant consommé même une très petite quantité de THC, ou des produits à base de CBD contenant des traces de THC, peut dépasser ce seuil critique pendant une période prolongée (plusieurs jours, voire plusieurs semaines), en fonction de son propre métabolisme, de sa fréquence de consommation, et de la qualité des produits utilisés.

Le lien inextricable : comment le CBD peut-il mener à un test positif au THC ?

Le cœur du problème réside dans la présence, parfois inévitable, de traces de THC dans un grand nombre de produits à base de CBD commercialisés sur le marché, y compris ceux qui sont étiquetés comme étant légaux. Bien que la législation française autorise une concentration maximale de THC de 0,3% dans les produits CBD, cette limite légale ne constitue en aucun cas une garantie absolue d’absence de positivité lors d’un test urinaire. En effet, même des traces infimes de THC, lorsqu’elles sont consommées de manière répétée et régulière, peuvent s’accumuler progressivement dans l’organisme (en particulier dans les tissus adipeux) et conduire à la détection du métabolite THC-COOH dans les urines, même en l’absence de toute consommation de cannabis illégal.

Une consommation régulière et prolongée de produits à base de CBD, même si ces produits respectent scrupuleusement les seuils de THC autorisés par la loi, peut entraîner une accumulation progressive du THC dans les tissus adipeux (graisses) de l’organisme. Au fil du temps, le THC stocké dans ces réserves graisseuses peut être libéré lentement et continuellement dans la circulation sanguine, où il est métabolisé en THC-COOH par le foie, puis finalement éliminé par les reins dans l’urine. C’est ce phénomène insidieux d’accumulation progressive du THC qui peut rendre les consommateurs de CBD parfaitement légaux positifs aux tests urinaires de dépistage, même s’ils n’ont jamais consommé sciemment de cannabis illégal contenant des concentrations élevées de THC.

La présence insidieuse de THC : un danger même dans les produits légaux

Même si les produits à base de CBD vendus légalement en France sont censés contenir moins de 0,3% de THC, il est essentiel de bien comprendre les implications potentielles de cette faible quantité résiduelle. Plusieurs facteurs contribuent à rendre cette situation problématique :

  • La teneur réelle en THC peut varier significativement d’un produit à l’autre, même au sein d’une même marque et d’un même lot de production. Des variations dans les processus d’extraction, de purification, et de contrôle qualité peuvent entraîner des différences importantes dans la concentration finale de THC.
  • La méthode d’extraction utilisée pour isoler le CBD du chanvre peut également influencer la quantité de THC résiduel présente dans le produit fini. Certaines méthodes d’extraction (par exemple, l’extraction au CO2 supercritique) sont réputées pour être plus efficaces pour éliminer le THC que d’autres méthodes.
  • Certains individus peuvent être intrinsèquement plus sensibles que d’autres aux effets subtils du THC, même à des doses très faibles. Cette sensibilité individuelle peut être due à des facteurs génétiques, à des différences dans le métabolisme des cannabinoïdes, ou à des interactions avec d’autres médicaments ou substances consommées.

Le piège de l’accumulation : des traces de THC qui se font sentir

La consommation répétée et régulière de produits CBD contenant même des traces minimes de THC peut entraîner une accumulation progressive de cette substance dans l’organisme, en particulier dans les tissus adipeux. Le THC, en raison de sa nature liposoluble, a une forte tendance à se stocker dans les cellules graisseuses, d’où il peut être libéré lentement et de manière continue dans la circulation sanguine pendant une période prolongée. C’est ce mécanisme d’accumulation lente et progressive qui peut rendre les tests urinaires positifs, même en l’absence de consommation récente de cannabis ou d’autres substances illégales.

Un grand nombre de facteurs peuvent influencer de manière significative la détection du THC-COOH dans les urines après la consommation de produits à base de CBD. Ces facteurs incluent notamment la dose totale de CBD consommée, la fréquence de la consommation (occasionnelle, régulière, quotidienne), la qualité du produit utilisé et sa teneur réelle en THC (qui peut varier en fonction des marques et des lots), le métabolisme individuel de chaque personne (certaines personnes métabolisent les cannabinoïdes plus rapidement que d’autres), et le pourcentage de masse grasse corporelle (adiposité). Une personne ayant un métabolisme naturellement lent et un pourcentage de graisse corporelle élevé aura tendance à stocker une plus grande quantité de THC dans son organisme et à l’éliminer plus lentement, ce qui augmente considérablement le risque de positivité lors d’un test urinaire standard.

CBD, tests et permis: chiffres

Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), environ 200 000 personnes consomment du CBD quotidiennement en France. Parmi elles, près de 10% conduisent régulièrement. Le seuil légal de THC-COOH dans les urines est de 1 ng/mL, mais certains tests peuvent détecter des niveaux aussi bas que 0.5 ng/mL. Le THC peut rester détectable dans l’urine jusqu’à 30 jours après une consommation régulière. En 2022, plus de 3500 permis ont été suspendus pour conduite sous influence de stupéfiants.

CBD, test urinaire et permis de conduire : les implications légales concrètes

La conduite d’un véhicule sous l’influence de substances stupéfiantes constitue une infraction grave et sévèrement réprimée par le Code de la route français, et plus particulièrement par l’article L235-1. Cet article du Code de la route prévoit des sanctions extrêmement sévères et dissuasives pour toute personne qui prend le volant d’un véhicule après avoir fait usage de substances classées comme stupéfiants par la loi, et ce même si la consommation a eu lieu plusieurs jours auparavant et que le conducteur ne présente plus aucun signe visible d’altération de ses facultés physiques ou mentales au moment du contrôle.

En cas de test urinaire positif au THC, même si vous êtes en mesure de prouver que vous n’avez consommé que des produits à base de CBD légal, vous encourez potentiellement les mêmes sanctions pénales que si vous aviez consommé du cannabis illégal contenant des concentrations élevées de THC. Ces sanctions peuvent inclure le retrait de 6 points sur votre permis de conduire, une suspension administrative ou judiciaire de votre permis de conduire pour une durée variable, une amende forfaitaire délictuelle pouvant atteindre 4500 euros, et même une peine d’emprisonnement ferme ou avec sursis dans les cas les plus graves (récidive, conduite sous l’emprise conjointe d’alcool et de stupéfiants, etc.). Il est donc absolument essentiel de prendre pleinement conscience des risques potentiels liés à la consommation de produits à base de CBD et à la conduite automobile, et de faire preuve d’une extrême prudence.

Le code de la route : une tolérance zéro face aux stupéfiants

L’article L235-1 du Code de la route est parfaitement clair et sans ambiguïté : il est formellement interdit de conduire un véhicule quelconque après avoir fait usage de substances classées comme stupéfiants par la loi française. La loi ne fait aucune distinction entre les différents types de cannabis (cannabis illégal riche en THC et produits à base de CBD légal) et considère toute présence de THC dans l’organisme d’un conducteur comme une infraction caractérisée, même si cette présence est due à la consommation de produits CBD conformes aux normes légales en vigueur.

Les sanctions potentielles : un prix lourd à payer

Les conséquences d’un test urinaire positif au THC peuvent être extrêmement lourdes et potentiellement désastreuses pour votre permis de conduire et votre situation personnelle. Voici un aperçu des sanctions auxquelles vous vous exposez :

  • Un retrait automatique de 6 points sur votre permis de conduire, ce qui peut entraîner une invalidation du permis si vous ne disposez plus d’un nombre suffisant de points.
  • Une suspension administrative de votre permis de conduire, décidée par le préfet, pour une durée pouvant aller jusqu’à 12 mois (voire plus en cas de récidive).
  • Une suspension judiciaire de votre permis de conduire, prononcée par le tribunal correctionnel, pour une durée pouvant aller jusqu’à 3 ans.
  • Une amende forfaitaire délictuelle d’un montant maximal de 4500 euros.
  • Dans certains cas particulièrement graves, une peine d’emprisonnement ferme ou avec sursis.

Il est donc plus que crucial de prendre toutes les précautions possibles pour éviter de vous retrouver dans une telle situation, en vous informant correctement sur les risques liés à la consommation de CBD et en adoptant un comportement responsable sur la route.

Si vous êtes contrôlé positif au THC après avoir consommé des produits à base de CBD légal, il existe certaines démarches que vous pouvez entreprendre pour tenter de prouver votre bonne foi et contester les accusations portées contre vous, bien qu’il soit important de souligner que ces démarches ne garantissent absolument pas un succès certain. Il est essentiel de conserver précieusement toutes les preuves d’achat de vos produits CBD légaux, telles que les factures détaillées et les certificats d’analyse du produit (qui doivent mentionner un taux de THC inférieur à 0,3%). Vous pouvez également demander une contre-expertise sanguine auprès d’un laboratoire agréé, afin de prouver que vous ne présentiez aucun signe d’altération de vos facultés au moment du contrôle routier et que vous n’étiez pas sous l’influence du THC. Enfin, si vous consommez du CBD à des fins thérapeutiques, vous pouvez demander une attestation à votre médecin traitant, qui pourra justifier votre utilisation du CBD et préciser que vous ne présentez pas de troubles cognitifs ou comportementaux incompatibles avec la conduite automobile. Cependant, il est important de noter que cette attestation médicale ne vous exonérera pas automatiquement de la loi, mais elle pourra être prise en compte par le tribunal.

CBD et conduite: conseils

Pour limiter les risques, privilégiez les produits CBD avec certificat d’analyse, attestant un taux de THC inférieur à 0.2%. Espacez les prises de CBD avant de prendre le volant, et informez votre médecin de votre consommation. En cas de contrôle, restez courtois et demandez une contre-expertise sanguine. Conserver toutes les preuves d’achat de vos produits CBD.

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